Flux

Meta

Entrevue

Beauregard

Pas de commentaires

Pierre Leguillon, The Island Club, Merida

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *



Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

http://the-island-club.com/

http://the-island-club.com/


 

The Island Club présente Merida (peinture à vendre au mètre) de Pierre Leguillon pour Le Musée des Erreurs.
 

I.

On lui dit :

« Ne vous approchez pas de l’art abstrait. C’est fabriquĂ© par une bande d’escrocs et d’incapables. Ils ne sauraient faire autre chose. Ils ne savent pas dessiner. Or Ingres a dit que le dessin est la probitĂ© de l’art. Ils ne savent pas peindre. Or Delacroix a dit que la couleur est la probitĂ© de l’art. Ne vous en approchez pas. Un enfant en ferait autant. Â»

Qu’est-ce que ça peut faire que ce soit des escrocs si ça lui procure du plaisir ? Qu’est-ce que ça peut lui faire qu’ils ne sachent pas dessiner ?

Cimabue savait-il dessiner ? Qu’est-ce que ça veut dire : savoir dessiner ? Qu’est-ce que ça peut lui faire que les enfants puissent en faire autant ? Ce sera merveilleux. Qu’est-ce qui les en empĂŞche ? Leurs parents peut-ĂŞtre. Ou n’en auraient-ils pas le temps ?

Samuel Beckett, Le Monde et le Pantalon, 1945
 

J’ai vu dans cette pièce un problème intĂ©ressant. Comme je l’ai mentionnĂ© plus haut, la technique du kasuri entraĂ®ne nĂ©cessairement des « dĂ©calages Â», les motifs ne sont pas nets. Comme cet effet ne peut pas ĂŞtre maĂ®trisĂ©, on peut le voir comme une « erreur Â» humaine, mais aussi comme l’aboutissement naturel d’un processus, auquel cas le kasuri serait plus l’œuvre de la nature que celle de l’homme. […]

Certains diront que ce sont des mĂ©thodes d’un autre âge, chronophages et avides de main-d’œuvre, mais ceux qui, Ă  l’inverse, sont las de la sociĂ©tĂ© industrielle, apprĂ©cieront certainement leur esthĂ©tique et leur fraĂ®cheur. Il est probable que ce ne soit qu’une question de temps avant que le reste du monde considère le kasuri comme une Ă©toffe prĂ©cieuse et rare venue d’Orient : alors que la beautĂ© abstraite fait de plus en plus d’adeptes, je suis convaincu que de nombreuses personnes sauront bientĂ´t dĂ©celer celle qui sommeille dans ses motifs. Je pense que le kasuri occupe une place très importante dans l’histoire des techniques de tissage japonaises, et quoi qu’il en soit, sa beautĂ© est indĂ©niable.

Sōetsu Yanagi, De la beauté du kasuri, 1959 (traduit du japonais par Géraldine Oudin)
 

En 2017, alors qu’il visitait la ville de Mérida, dans le Yucatán, au sud-est du Mexique, Pierre Leguillon tomba sur un petit bar dont les murs abimés étaient peints à grand coups de pinceau, en rouge, bleu, jaune et noir. Un an plus tard, l’artiste se rendit au Japon avec cette peinture de camouflage en tête, dans la petite ville de Yame, sur l’île de Kyushu, dans le but de traduire les taches de ce wall painting sur un kasuri, la forme japonaise de l’ikat, une technique ancienne très complexe associant teinture et tissage pour créer les motifs.

Travaillant avec le maître de kasuri Kyōzō Shimogawa (下川強臓), Leguillon a fait produire un tissu qui simule les coup de pinceaux aléatoires de la peinture murale de Mérida d’une manière abstraite et équivoque. L’artiste situe ces peintures dans une filiation avec la peinture moderne occidentale, citant l’influence d’Anni Albers, de Giuseppe Pinot-Gallizio ou encore de Blinky Palermo.

Merida sera accrochée sur les murs de The Island Club où, selon le principe de l’œuvre, la peinture sera vendue au mètre pendant toute la durée de l’exposition.
 

II.

Protocole:

A. La vente dĂ©butera pour le vernissage de l’exposition, le samedi 18 mai Ă  18h. B. Les peintures seront vendues selon le principe du « premier-ère arrivĂ©-e, premier-ère servi-e Â». C. Celles et ceux qui ne sauraient ĂŞtre prĂ©sent-e-s Ă  l’exposition peuvent effectuer leurs commandes par e-mail, et ce dès le samedi 18 mai Ă  18h, Ă  : info@the-island-club.com. D. Le prix du premier mètre est fixĂ© Ă  170 euros, soit le prix du cadre dans lequel est exposĂ©e la peinture. E. Le prix de chaque mètre supplĂ©mentaire augmentera de 5% par rapport au prĂ©cĂ©dent. F. Chaque acheteur ne peut acquĂ©rir qu’un seul mètre. Chaque peinture mesure 37,5 x 100 cm. G. La quantitĂ© maximale de mètres produits ne pourra pas dĂ©passer 150. H. Les peintures sont vendues et envoyĂ©es roulĂ©es, sans cadre. I. Une facture sera produite par Christodoulos Panayiotou. La facture sera tamponnĂ©e conjointement par The Island Club et Le MusĂ©e des Erreurs, et signĂ©e par Christodoulos Panayiotou et Pierre Leguillon. J. Les Ĺ“uvres seront expĂ©diĂ©es depuis Limassol, Chypre. Les frais d’envois sont Ă  la charge de l’acquĂ©reur-reuse. K. La liste des acheteur-trice-s sera publiĂ©e Ă  l’issue de la vente. Les acheteur-trice-s souhaitant demeurer anonymes sont priĂ©-e-s de le stipuler.