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5 commentaires

Roger revient

  1. Merci Julien de cette correction nécessaire et affutée.
    Je suis justement en train de lire votre passionnant opus avec un retard coupable. Je viens d’y dĂ©couvrir pas plus tard qu’hier que vous finissiez sur le Excoffon book
 :)

    IntĂ©ressant votre concept de « pudeur typographique » posant la structure du caractĂšre comme un corps avec ses raisons physiologiques, son fonctionnement organique mais aussi avec une sorte d’intimitĂ© presque psychologique Ă  respecter.

    Votre livre, trĂšs Ă©difiant, a, entre autres, le mĂ©rite de re-situer le travail formel d’Excoffon, souvent jugĂ© outrĂ©, caractĂ©riel, presque maniĂ©rĂ© ou gratuit, dans ses raisons fonctionnelles et techniques.

    Pour ma part, je m’intĂ©resse aussi Ă  la forme en elle-mĂȘme : par exemple Ă  cette dimension /vitaliste/ du signe d’Excoffon dans le sillage de l’abstraction lyrique ou de l’expressionisme abstrait.

    Une expressivitĂ© dans le sillage des peintres qui peut dĂ©finir une certaine « façon », justement organique (cf : mot compliquĂ© l’organicitĂ©), Ă  laquelle parait trĂšs attachĂ©e toute une tradition de l’approche des arts visuels pratiquĂ©e au sein de notre bel hexagone, et dont on peut, peut ĂȘtre, retrouver certains Ă©chos dans votre façon de penser la nuditĂ© plus ou moins dĂ©voilĂ©e du caractĂšre typographique


  2. Bonjour, je me permets de vous envoyer quelques précisions:

    l’“invention” dont vous parlez remonte Ă  janvier 2010 et me semble davantage attribuable Ă  Chamaret/Gineste/Morlighem, co-auteurs du livre « Roger Excoffon et la fonderie Olive », Ypsilon 2010 avec notamment l’article de SĂ©bastien Morlighem, pp.277-283.
    Ces caractĂšres ne sont pas inconnus, puisqu’ils ont Ă©tĂ© largement publiĂ©s dans le cas de l’Antique Olive et l’Excoffon book a fait quelques courtes apparitions dans les travaux publicitaires de R. Excoffon durant les annĂ©es 70-80 puis est retombĂ© dans l’oubli. Notre livre cite Ă©galement ce dernier au sujet de ses motivations formelles.
    Il me semblait pourtant que notre bouquin avait Ă©tĂ© mentionnĂ© sur ce mĂȘme site (?…)

    L' »Excoffon book » a Ă©tĂ© dessinĂ© en plusieurs graisses romain et italique qui montrent la pertinence de certains choix de dessin qui semblent Ă©tranges lorsque l’on n’a qu’une seule graisse sous les yeux. Ceci dit on conviendra que ce n’est peut-ĂȘtre pas sans raisons que ce caractĂšre bizarre est restĂ© inĂ©dit, cela n’excluant pas la possibilitĂ© que Linotype en dĂ©tienne toujours les droits. En tout cas nous savons qu’Excoffon tenait Ă©normĂ©ment Ă  sa publication. Dans ce sens, c’est une bonne nouvelle.

    Quant aux courbes, piĂšges Ă  encre et autres tricheries de dessin qui se rĂ©vĂšlent lorsqu’on agrandit Ă  l’excĂšs un dessin prĂ©vu pour le corps 6, voilĂ  un drĂŽle de paradoxe du dessin typographique en petit corps:
    ce que l’on voit n’est pas ce qui est dessinĂ©. Mais faut-il pour autant le montrer?
    Ces dĂ©formations sont prĂ©vues pour rester invisibles, on peut le vĂ©rifier en examinant un texte imprimĂ© avec ce dessin original de l’Antique Olive (idem pour le cĂ©lĂšbre Bell Centennial de M. Carter, dessinĂ© pour un corps spĂ©cifique dans les annuaires US).
    Il est cependant vrai qu’aujourd’hui certains trouvent un charme visuel Ă  ces dĂ©formations et les recherchent, mais montrer ce qu’une lettre veut cacher, n’est-ce pas une intrusion dans son intimitĂ©, sa nuditĂ©, une sorte de voyeurisme typographique ??

    Justement, l’Excoffon book avait Ă©tĂ© dessinĂ© pour la photocomposition, c’est-Ă -dire un seul dessin = tous les corps, sacrĂ© progrĂšs depuis l’Ă©poque de Gutenberg jusqu’Ă  la fin XIXe (1 dessin = 1 corps, on imagine le travail).
    C’est dans le contexte technologique de la photocomposition que les formes de l’Excoffon book trouvent leur raison: c’est une rĂ©flexion sur la perte de spĂ©cificitĂ© formelle par rapport Ă  1 dessin = 1 corps Ă  laquelle s’ajoutent les problĂšmes d’aberrations des projections lumineuses.
    Les créations typographiques Excoffon-Olive
    pour le plomb, comme l’Antique se situent elles dans une phase intermĂ©diaire, 1 dessin = 2 ou 3 corps.

    Donc, j’aurais trouvĂ© plus intĂ©ressant d’opposer les choix formels de ces deux caractĂšres en explorant mieux leur contexte…

  3. Merci ami cervidé.
    oui, il s‘agit d’une trace de diplĂŽme de DNSEP de l’ENSBA Lyon (en l’occurrence un specimen de caractĂšres) qui prĂ©figure, Ă  ce que j’en sais, une exposition au musĂ©e de l’imprimerie de la mĂȘme ville. Une belle entreprise en tous cas. Merci pour Chaumont. On a fait ce qu’on a pu. :)

  4. Salut Thierry ça gaze ? D’oĂč provient cette publication ? Un avant-goĂ»t de l’exposition au MusĂ©e de l’imprimerie ? Merci d’avance pour ces prĂ©cisions. Sinon Chaumont c’Ă©tait vachement bien.

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Lorsqu’un archĂ©ologue ou un chercheur fait une dĂ©couverte on peut utiliser le merveilleux mot d’invention.
Une invention, c’est ce que vient de rĂ©aliser Tony Simoes Relvas, en menant des recherches dans les archives de la famille de Roger Excoffon. Il vient en effet de faire revenir Ă  la vie numĂ©rique deux caractĂšres Ă  priori inconnus du dessinateur de caractĂšres latin vitaliste et facĂ©tieux.
 

D’abord une version de la fameuse et aujourd’hui si courue Antique Olive de 1962 prĂ©vue pour les forces de corps de 6 Ă  8 points avec des angles concaves trĂšs manifestement creusĂ©s pour Ă©viter les effets de bouchage.
 

Ensuite une incroyable Excoffon Book de 1973, elzĂ©virienne Ă©trange au dessin extrĂȘmement souple et changeant, peut ĂȘtre pas totalement rĂ©glĂ©e, donnant au texte de labeur une incroyable animation.
 

Encore de quoi conforter la réputation sulfureuse de notre vieux maßtre méditerranéen du geste ample et de la lettre de caractÚre auprÚs de ses collÚgues pas seulement anglo-saxons de la gute form parfois un peu sÚche


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